En 2016, GPSEA met en place une nouvelle hiérarchie suite aux organigrammes participatifs (dont on vous a parlé ici). En septembre, l’ensemble des postes de direction sont fixés et attribués. Il est temps maintenant de construire la gouvernance la plus optimale possible pour cette nouvelle organisation. Se pose alors la question du CODIR, qui regroupe Directeurs Généraux Adjoints et Directeurs, et qui se réunit régulièrement les lundis matin : comment doit-il fonctionner ?
Au début de 2017, GPSEA, toujours fidèle à son engagement participatif, organise une matinée World Café pour co-construire le fonctionnement du nouveau Comité de Direction (CODIR).
C’est au cours de cette matinée qu’émergent tout un tas d’idées : des CODIR avec inversion des rôles, des CODIR « forum » ou encore en « format vestiaire ». L’objectif étant de faire ressortir les pratiques à valoriser lors de ces réunions, et d’imaginer d’autres formes d’échanges, plus adaptés aux différents besoins et rôles de chacun.
L’idée du CODIR inversé retient l’attention. Les CODIR inversés ont pour objectif de laisser plus de place aux directeurs (qui sont managés par des Directeurs Généraux Adjoints (DGA) eux-mêmes managés par le Directeur Général des Services) et de les amener à adopter une posture orientée solution. Ce changement de position permettrait d’éviter l’effet « attentiste » de solutions qui « viennent d’en haut », d’impliquer et de responsabiliser les directeurs concernés tout en apportant des solutions concrètes aux problématiques quotidiennes et structurelles.
Le modèle est donc bel et bien fondé sur la hiérarchie inversée : ce sont les directeurs qui remontent des sujets et sont forces de proposition pour y répondre.
Sur les deux heures du CODIR, la première est à usage des directeurs, qui vont proposer un sujet de réflexion et élaborer des propositions d’actions. Ce sujet est bien entendu identifié par les directeurs en amont. L’utilisation de l’outil collaboratif numérique TEAMS est en ce sens un canal d’échanges adapté. Un sujet porté a par exemple été celui de l’amélioration de la transversalité au sein de l’organisation. La deuxième heure est dédiée à la présentation du plan d’action aux DGA, le DGS devant ensuite piloter sa mise en œuvre.
D’autres formats ont été imaginés pendant ce fameux World café.
Le CODIR en « format forum », par exemple, prend la forme d’une sorte de speed dating entre les directeurs et les DGA. L’objectif est d’échanger sur les problématiques de chacun en un temps restreint. Il est utilisé en amont du CODIR (le speed dating ne dure pas deux heures !).
Le CODIR « vestiaire » est, quant à lui, organisé lorsque le besoin de remotiver les troupes ou de donner du sens et du cadre communs se fait sentir : le DGS s’y exprime pendant 10 à 15 minutes pour partager le sens d’une décision auprès des directeurs par exemple.
C’est donc bien selon les besoins et la thématique identifiée que les formes de CODIR sont décidées. S’il y a besoin de « clarifier les choses », c’est le format vestiaire qui sera privilégié. S’il faut décider d’un fonctionnement et établir un plan d’actions, comme pour utiliser les outils de communication par exemple, le CODIR inversé est choisi.
Une mini-charte du CODIR a également vu le jour, avec un maître du temps et un animateur, permettant de mieux cadrer ces échanges, quelle qu’en soit la forme.
Un plan de formation du CODIR étalé sur 8 mois et adapté dans son format aux contraintes professionnelles a également permis de développer les compétences managériales des directeurs et de leurs adjoints tout en renforçant la cohésion du groupe.
D’après Emilie, Directrice de la transformation et du dialogue social à GPSEA, les bienfaits de cette nouvelle pratique sont nombreux. Depuis sa mise en place, elle constate une plus grande fluidité dans la transmission de l’information et dans le partage des dossiers, un travail en commun facilité, et des équipes qui se connaissent mieux et collaborent plus facilement.